Traversée Saint-Robert/Gélas

Au début, il était juste question d'aller au Gélas, par la longue et esthétique arête Ouest, puis de descendre par l'arête, ou le couloir Est, et puis voilà : retour à la maison, après une belle journée de montagne. Sauf que, entre temps, j'ai eu une petite discussion avec Christian : « le Gélas, c'est bien, mais avant pourquoi est ce que l'on n'irait pas au Saint-Robert ? » m'avait-il proposé. Moi, un peu légèrement et sans trop réfléchir : « le Saint-Robert, oui, c'est une belle course, je l'ai faite il y a 2 ans avec Hugues. Le Saint-Robert et le Gélas, oui ça a de la gueule »...

Deux jours plus tard, nous voilà debout à 4 heures du matin, à prendre le petit déj' dans le refuge de la Madone. Et 45 minutes plus tard, départ pour la fameuse traversée Saint-Robert-Gélas par le arêtes.

Pas le temps de se réveiller : 1 h 30 plus tard, voilà le Collet du Saint-Robert. On s'encorde : Christian et Dominque, puis Cyril et moi. Christian démarre sur les chapeaux de roue, j'essaie de suivre. Peu de point de protection posés : on profite une maximum des becquets pour avancer corde tendue, sauf notre cordée à 2 reprises pour franchir 2 gendarmes. Deux heures plus tard, nous voilà au sommet. J'en profite pour vérifier : Christian et Dominique ont bien des chaussures de montagne et pas des baskets, pourtant, ils sprintent. Ce n'est pas une course d'alpinisme, mais une course tout court.

Côté Sud, du beau, côté Nord, les nuages montent. Seul l'Argentera et le Viso pointe le bout de leur nez. La descente du Saint-Robert est avalée par l'arête Est en un peu moins d'une heure.

Du col, on attaque directe l'arête Ouest du Gélas, en doublant au passage 2 cordées, dont une qui emmène des débutants avec une dame qui s'inquiète un peu : « les pierres, elles bougent, il ne faut pas mettre les mains dessus », ou un truc de ce genre. Quelques minutes plus tard, on franchit un gros névé au piolet, avant d'attaquer l'arête sommitale, dans une ambiance haute montagne : nuage, vent, brouillard et très beau rocher. La Madone sculptée dans du bois sort de la brume. On y est ! Sommet à 11 h 10 dans la purée et le froid. Le versant Nord est encore bien enneigé. On attaque la descente par l'arête Est, avec un beau rocher et un peu de glace et de neige.

12 h 10. Voilà le balcon du Gélas et la fin de notre course. Enfin, la fin... Il reste encore un peu plus de 1 h 40 de descente, au début en glissage sur la neige, puis sur une neige lourde, puis dans les éboulis et enfin sur le chemin.

Retour au refuge à 14 h 50, après plus de 9 h de course.