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Coke en stock au Prefoun ou le long récit d'une longue journée

Comme le veux une tres vieille coutume du club, celui qui sort pour la premiere fois avec le GMA rédige le CR, du coup je m'y colle,  jurant de n'écrire que la vérité rien que la verité, surtout celle qui m'arrange ...

Avant de commencer le récit une petite présentation des pieds Nickelés s'impose:

Cécile:
       est incapable de faire un cumul de denivelé et pour cette raison fait totalement confiance à l'organisteur (...)
       a sérieusement envisagé l'éventualité d'une reconversion au tricot et à la couture en haut du couloir NW des Tablasses

 

Fred:
    skie avec un prototype de chaussures allégées fait maison, tout ces morceaux de plastoc ca sert a rien, on enlève !
    passionné de couture, aimerait bien prélever des échantillons de tissu sur le sac a dos de ses camarades (ie à surveiller)  

Pierre:
       aussi connu sous le nom de reggae man. Les dreads ont poussé a l'intérieur du crane, si vous voulez rendre heureux  
          Pierre, passez un morceau de reggae en sa présence, il vous en sera grée.

Ah oui aussi, Pierre croit qu'il est fatigué...

 

8h, nous voila donc parti par ce beau matin de Mars pour une ballade de 1500m de D+.

Une petite monté tranquille nous amène au col de Salèse, l'enneigement est conséquent.

Jusqu'à là on suivait une trace mais celle-ci bifurque en direction de Frémamorte, on comprend vite que la journée va etre longue à tracer toute cette belle neige.

Le Lac Nègre dépassé nous remontons un long vallon; surplombé par le Gien il nous permet d'accéder à la brèche Margiole.
On ne remonte pas directement au Pas, assez raide, non purgée et très chargée sur sa partie terminale. A la place on prend une large pente plus à gauche où je m'engage après avoir pris un peu d'avance, suivi d'une traversée main droite qui amène quasiment à la brèche. 

De celle-ci se découvre le vallon Italien qui amène au Lac de Questa: pas une trace, une étendue de coton sur laquelle on va bientôt se pâaaaamer. (pâmer pas paumer, y fait beau et je sais ou on est !!!)

 

Pierre arrive alors que derrière lui les aiguilles de Prefouns s'enflamment

Puis c'est au tour de Cécile, qui vient se mettre à l'abris du vent

Apres une longue pause c'est la descente, feuuuuuuu !

Séance repautage. On ne sait pas encore mais il nous reste'à repauter encore 2 fois ...

Refuge de Questa,  perdu au bout du monde ... Vu personne .... la liberté quoi !

Après la traversée à droite, la merveille des merveilles (heu j'ai pas le droit à l'emphase ?!)   la merveille des merveilles je disais donc, le pas de Préfoun coté Italien en hiver.
Mais quel est donc ce grand cône de déjection sur la rive droite du vallon ?

La fatigue commence à se faire sentir, ca fait déja près de 5 heure qu'on avance, mais la descente de Margiole était trop courte, et la neige trop bonne. Décision est prise à l'unanimité moins 3 voix de partir dans le couloir des Tablasses.
Afin d'annihiler toute velléité de renoncement mes camarades de course m'obligent à passer devant.
On attaque le cône du couloir NW des Tablasses. 

J'aimerais bien m'arrêter mais un rapide coup d'oeil derriere moi me fait entrevoir des regards noirs, j'ai pas intêret à craquer au pied de l'objectif ...

Tous les coups sont permis pour me motiver à progresser un peu plus dans le couloir: "On s'arrête au resserrement", puis "on s'arrête au prochain replat" (vous en avez vu beaucoup des replats, vous, dans un couloir à 40 degré !?), ou "on s'arrête à la vue du col"
Bref à un moment les conversions ne passent plus à cause de la raideur, le col est en vue et continuer signifierait brasser à pied comme des sauvages dans des accumulations plus ou moins stables...

Stop ! On s'arrête et commence à se préparer. Tout le monde est quasiment prêt, enfin tout le monde ... presque ... sauf Cécile qui vient de s'apercevoir que c'est quand meme raide une fois qu'on regarde vers le bas :-(
Alors ça tricote, ca plie les peaux en quatre en esperant l'hypothétique arrivée d'un hélicoptere qui lui permettrait d'échapper à ce traquenard ...
Ca pose des questions sur les numéros de modes et travaux, sur la possibilité de sortir par le haut ...
Pierre lui propose bien de descendre sur ses épaules mais elle n'est pas franchement convaincue.

Mais passé le stress du premier virage on s'apercoit que la neige est très permissive, quel régal !!!
On est tous des dieux du ski, la grosse classe ! (même si quelques excès de confiance transforment parfois le skieur en marsouin plongeant dans la grand bleue).

Bientôt c'est la fin du couloir, les cuisses en feu, la banane jusqu'aux oreilles; il faut repauter.
(Lecteur: tu pensais avoir des images du couloir ? Y'EN A PAS ! On avait autre chose à faire que des photos !)

Comme prévu au départ, et pour bien montrer que le GMA n'est pas un club sexiste, on laisse Cécile faire la trace dans le Pas de Préfoun, une partie plate peu chargée en épaisse neige fraiche

 

Puis c'est la descente sur le Lac Nègre, le mauvais temps a fini par arriver et c'est le jour blanc, ce qui nous vaut quelques collisions avec des congères sauvages traversant subrepticement nos trajectoires.
Sous le lac Nègre la neige devient croutée, ça n'empêche pas Fred de montrer que, non, définitivement ces coques en plastique misent autour des chaussons ne servent finalement pas à grand chose ...
 

 

Au pont on repaute, enfin on essaie, passque ça fait longtemps que les peaux refusent de coller, alors on strappe les peaux, les skis, tout ce qui bouge.

Arrivée 18h à la voiture, on aurait bien continué, bilan 2100 m de D+ au compteur, 10 h de ski, neige de cinéma: une journée d'anthologie.

 

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