Grimpe à Peillon, chez Pierrot

Le rendez-vous est fixé à 9h30 à saint Isidore. ~ 30mn de route plus tard, nous voici au parking du site, où nous retrouvons (par hasard) le groupe Facebook "Escalade 06", dont Fabrice et Laurent Levier (qui est aussi au GMA :) ). Ils attendent encore quelques uns de leurs amis avant de partir en direction du secteur Baus roux, orienté Est.

Quant à nous, ~25mn de marche plus tard dans ce vallon toujours aussi agréable / calme, nous voici "chez Pierrot". Nous sommes les premiers aujourd'hui, et le soleil est déjà là pour nous accueillir :) Le rocher est bien sec, et il n'y a pas de résurgence apparente.

On commence doucement car j'avais dis à Julien dans la voiture que je me sentais un peu faible (failli lui demander de faire demi-tour en fait :p ), et que je ferai donc "ce que je pourrai aujourd'hui".

"Ça va peillonner", 5c, me permet de jauger de mon état, et me redonne confiance. Tel un lézard, j’adsorbe la chaleur du soleil, qui me donne de sa force. Julien enchaine. Puis c'est le tour de "Epination des mains", 6a, que je n'avais pas encore faite, malgré mes quelques
passages passés ces dernières années dans ce secteur. ça passe aussi bien, et Julien enchaine également.

J'embraye sur mon "secteur objectif", à gauche, en commençant par "Axuri Beltza", très joli 6a+, qui déroule bien aussi. Julien, un peu moins confiant, et qui commence à avoir un peu les bouteilles enchaine en second derrière.

Pause repas. Une salade et une pomme plus tard pour moi, -un sandwich pour Julien-, Je fais un point. Je ne vais pas si mal que ça. Peut être me manquait-il quelques calories après un trop maigre petit déjeuner ce matin ? Julien me fait don de quelques biscuits "petits écoliers" qui, en effet, me "stabilisent". Un rouge-gorge peu farouche se délecte des restes du sandwich de Julien.

J'hésite un peu, mais je décide d'enchainer sur "Carrotage", 6b. Le style du secteur me convient bien : à bras et à doigts, en léger dévers, mais il faut une bonne conti car les voies font ~ 30m chacune. ça passe, plutôt bien même. Julien suit en second.

Pendant ce temps, en haut de la falaise, des étourneaux profitent des dernières chaleurs de l'automne pour se dégourdir les ailes, volent en formation en piquée vers le sol, et nous saluent en chuintant lors de cette dernière danse.

Je décide maintenant de continuer le "test" d'inflation des cotations, histoire de voir jusqu'où je passe (une bonne conti due à une grimpe régulière en ce moment, me laisse espérer quelques ressources).

A gauche, "Ma doudou", 6b+, jamais grimpée, à droite, "Arc en ciel", 6b+, idem. Au milieu à droite, "le Nyctalope", 6b, dans lequel j'avais pris un mémorable plomb l'an dernier, en touchant le relais des doigts. Je me souviens encore du topo de grimpeur.net, lu a posteriori à son sujet : "Évitez de paniquer dans la section finale : ça fait désordre". Le dévers antefinal de "Ma doudou", quant à lui, a l'air sévère. Je ne suis pas sûr d'avoir encore assez de bras pour lui. Prudemment, je décide d'aller chevaucher l' "Arc en ciel" :) Deux ou trois pas bien fins, et j'enchaine cette voie à vue qui est une autre majeure dans la gamme de ce secteur et de Peillon en général.

Je remarque les clés qui sont aujourd'hui pour moi : la patience, la concentration, et l'attention à mes pieds.

J'hésite encore à m'engager dans "Ma doudou". La voie passe bien en plein dans le dévers. Avant cela, ça semble assez bien dérouler quand même. J'y vais en me disant que je pourrai toujours louvoyer à droite
pour contourner cette difficulté. J'arrive au pied de ce "mur". Ah oui, c'est bien déversant ! xD Impossible d'aller à droite, la voie va tout droit / à gauche. Par contre, chance, les prises sont quand même de bons
bacs pour la plupart. Reste à monter les pieds. Simultanément, à gauche, un grimpeur est dans le dévers contigü de "Chant de Florette", 7b. A bout de bras, il se crame, et me dit de passer. Je ne comprends et n'écoute qu'à moitié car nos voies ne se chevauchent pas vraiment. A ce moment je ne fais pas non plus trop le malin, car je suis moi aussi en train de me miner sur un gros plat main droite. Je ne tiendrai pas longtemps ainsi. Je me couche un peu à droite pour m'économiser. Tandis que mon voisin cause, je remarque la superbe écaille de sortie à gauche . *_* Je peux le faire... je le fais. Ouf ! La position, engoncé dans un
creux de rocher, n'est pas la plus confortable, mais les prises tiennent bien. :) Il y a de l'ambiance au dessus de ce surplomb. Je me refais deux secondes. La suite (2m jusqu'au relais) est vraiment rando -bacs dans le 4-.

Yeah ! enchainée, je croite. :)

C'est alors que le groupe d'escalade 06 nous rejoins. Il y a Fabrice -Maugé-, Stéphane -Cayel-, Laurent Levier, et Gwendoline :) Trop longtemps que je ne l'avais plus vu, j'avais quasiment perdu tout contact :P

Julien va faire un tour dans "Ma doudou", mais sans trop de conviction ni de bras, c'est dur dans le dévers !

16h. Nous devons décoller avant 17h. Enfin Julien surtout. Il a son avion pour Amsterdam ce soir. Nous décidons de grimper une dernière voie, un cran en dessous. Il paraît que c'est bien pour la conti en fin de séance de redescendre le niveau. Je veux refaire "Les écailles
ont-elles des ailes" (que j'avais trouvée très tortueuse et pas aimée une fois). Elle est prise. Je pars alors pour "Gad'apan", 6b, mais je me trompe et enchaine finalement "Rock à bloc", 6a+, dont le départ est en effet un peu bloc. Pas si mal :P

Un vent frais s'est levé entre temps, et a nettoyé le ciel de tous ses nuages, je remarque. Il est maintenant d'une pureté sans égal :) Nous rentrons à la voiture, par le raccourci à droite.

Le soleil, pas encore couché mais bien dans l'axe, rayonne et nous inonde de lumière. Le contraste avec les falaises est manichéen. Je le salut, et l'immortalise sur cette photo (PJ).

Nous rentrons avec le sourire aux lèvres, bienheureux de cette parfaite journée de grimpe. :)

Nico D